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CULTURE

Rencontre avec PAUL COLIZE

ANCIEN CONSULTANT, AUJOURD’HUI «RETRAITÉ À TEMPS PLEIN ET AUTEUR DE POLARS PAR PLAISIR», L’ÉCRIVAIN BELGE PROPOSE DES ROMANS PRENANTS QUI N’ONT RIEN À ENVIER À CEUX DE TÉNORS D’OUTRE-ATLANTIQUE.
Propos recueillis par Daniel Faillet

Comment vous êtes-vous intéressé à la littérature policière ?
Je suis tombé dedans tout petit, grâce à ma grand-mère paternelle, qui lisait un roman policier par jour. J’étais chargé de l’approvisionner à la bibliothèque et j’ai commencé par lire des pages sur le chemin du retour. J’ai d’abord lu les anglo-saxons, James Hadley Chase, Carter Brown. J’ai un faible pour le roman noir américain, il sont un savoir-faire que j’apprécie beaucoup. Et je continue avec des auteurs plus récents. J’ai lu dernièrement November Road de Lou Berney, Le Verdict de Nick Stone… Et je viens de finir le dernier de Michel Bussi.

Est-ce parce qu’il dit du bien de vous ?
Michel, je le connais depuis dix ans. Nous nous sommes rencontrés au salon Sang d’encre, à Vienne. Nous étions tous les deux totalement inconnus alors on nous a mis l’un à côté de l’autre. Comme personne ne venait nous demander des signatures, nous avons discuté et sympathisé. À la fin du salon, je suis parti avec Omaha crimes, lui avec La troisième vague. Depuis, nous continuons à échanger nos bouquins. Chaque année, il lit son Colize et je lis mon Bussi, puis nous faisons un commentaire vrai, très ouvert, très sincère sur le travail de l’autre. Quand il m’a proposé d’écrire un bandeau, mon éditeur a accepté tout de suite ! [rires].

Il parle de votre humour. C’est important de ne pas être trop sombre ?

C’est vrai que, chez les auteurs français, c’est souvent noir de la première à la dernière page. Avec les scandinaves, on a envie de se pendre. Les anglo-saxons ont cette capacité, encore aujourd’hui, à proposer des romans noirs avec des moments où l’on s’amuse véritablement. J’ai adoré les romans de William Lashner, son personnage est particulièrement drôle, et on passe d’une émotion à l’autre. Dans la vie, quand on va à un enterrement, on a souvent envie de rire, ce n’est pas qu’on s’en moque, c’est un exutoire.

Comment vous êtes-vous intéressé au thème de la disparition ?
Lorsqu’on écrit un polar, le plus classique
c’est de se dire qu’il y a un mort et de suivre une enquête. Ce n’est pas mon domaine de prédilection. Quand j’ai commencé à me documenter, ce qui m’a interpellé, c’est que les gens qui ont connu une disparition sont dans une détresse permanente. Ceux qui ont connu un décès, il y a un processus de deuil.
Avec une disparition, le processus de deuil ne commence jamais. On espère, on désespère, on imagine tous les scénarios, on sursaute quand le téléphone sonne…

Et vous avez imaginé une intrigue à partir de cette situation…
Ce qui m’intéressait d’abord, c’était la psychologie des personnages. Me mettre dans la peau de cette femme qui attend depuis si longtemps. Évidemment, à un moment, il se passe quelque chose, parce que, sinon, plus de 400 pages sans rien, ce serait un peu long. Mais l’intrique est un fil rouge. Ce qui fait avancer le roman, ce sont les personnages et les liens entre eux.

Vous avez introduit un personnage réel dans l’histoire…
C’est venu assez naturellement. Dans le roman précédent, j’avais mis en scène un journaliste fictif, Frédéric Peeters, travaillant au journal Le Soir. J’ai passé quelques jours à la rédaction pour voir comment cela fonctionnait et j’ai rencontré Alain Lallemand, grand reporter, journaliste d’investigation, un homme assez exceptionnel, qui a eu un contrat sur sa tête en enquêtant sur la mafia Russe. Un homme on ne peut plus intéressant. J’ai eu envie de mettre un personnage lui ressemblant dans l’histoire et, finalement, je lui ai proposé que ce soit vraiment lui. Il a trouvé ça très amusant.

 

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