Dès qu’il s’agit de séduction, l’odorat est probablement, avec la vue, le sens à jouer le plus grand rôle. D’ailleurs, selon les plus récentes études, les odeurs que notre corps exale naturellement seraient bien plus attirantes que toutes les autres.
Lorsque l’on tombe amoureuse, une série de réactions chimiques se produit :
1. L’odorat capte les phéromones (ou phérormones) de l’autre ;
2. La phényléthylamine envahit notre cerveau ;
3. La dopamine se met en action.
– Les phéromones sont des molécules invisibles et volatiles produites par les glandes apocrines situées sous les aisselles, autour des mamelons et dans les aines. Inodores, les phéromones ne sont pas captées par la muqueuse olfactive mais par un second système de l’odorat, l’organe voméronasal. Si on a longtemps pensé que cet organe, très actif chez les animaux, ne fonctionnait pas chez l’homme, plusieurs études ont prouvé le contraire. Ainsi, l’androsténol, un des composé de la sueur «fraîche» de l’homme et la copuline que l’on retrouve dans les sécrétions vaginales de la femme sont les principales phéromones sexuelles. Les odeurs auraient donc de réels effets attractifs ou répulsifs entre 2 personnes.
– La phényléthylamine, ou PEA, est une hormone de la classe des amphétamines que l’organisme produit naturellement. Lorsque l’on tombe amoureuse, on en produit une grande quantité, ce qui entraîne des effets semblables à ceux causés par certaines drogues.
– La dopamine, dont le relâchement est stimulé par la l’action de la PEA, est un neurotransmetteur qui agit sur plusieurs processus physiques et psychologiques. La dopamine est notamment intimement liée au système limbique, une zone du cerveau qui est le siège des émotions et des fonctions vitales comme la soif, la faim et la sexualité. En émettant un signal de bonheur aux effets euphorisants, la dopamine permet de renforcer certains comportements qui nous apportent du plaisir et de la satisfaction.
ODEURS FÉMININES ET MASCULINES
Pour séduire, sentir bon est ainsi devenu un critère capital qui fait vendre à l’industrie du parfum chaque année des milliards de flacons à travers le monde alors même que les odeurs corporelles pourraient être les plus séductrices. C’est du moins ce que suggèrent des chercheurs dans une étude publiée dans la revue New Scientist. Leurs recherches ont consisté en plusieurs expériences menées dans différents pays et ont toutes mené à la même conclusion : les odeurs corporelles ont une attirance sans précédent comparé aux divers
parfums. «L’étude montre que les femmes ont tendance à préférer l’odeur des mâles
dominants et sont particulièrement attirées par l’odeur de dominance durant la phase la plus fertile de leur cycle menstruel», expliquent les chercheurs. Ils ont également constaté que les hommes avaient tendance à trouver les odeurs féminines moins attirantes durant la période de menstruation mais davantage lors de la phase d’ovulation. Pour autant, si ce pouvoir attractif paraît efficace, il ne l’est pas en toutes circonstances et surtout ne marche pas sur tout le monde.
BONNES OU MAUVAISES ODEURS
Au cours d’une autre expérience, les chercheurs ont demandé à des personnes d’attribuer une note à l’odeur d’autres personnes, d’abord avant puis après qu’elles se soient mis un parfum qu’elles avaient choisi. Au vu des notes attribuées, il semble que le parfum améliore l’odeur corporelle de certains mais empire celle d’autres. Conclusion : mieux vaut choisir
son parfum. D’autres études ont mis en évidence ce fait, déterminant ainsi une raison potentielle pour expliquer notre besoin de masquer notre odeur naturelle par du parfum.
